Roch Kabore, Paul Henri Damiba, Ibrahim Traore. Trois hommes, qui se sont succédé à la tête du Burkina.
3 présidents en moins de 9 mois est la conséquence d’une mauvaise gouvernance qui a suscité une crise humanitaire. A l’issue de l’élection présidentielle de 2020, Roch Kaboré est reconduit pour 5 ans, dans un combat contre l’insécurité qui ne cesse à gagner du terrain.
Les couleurs s’annoncent dès fin janvier. Des tirs retentissent dans plusieurs casernes de la capitale, ce qui avait tout l’air d’une mutinerie est finalement un coup d’état. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, la quarantaine d’année prend le pouvoir. Roch a été contraint à quitter les affaires politiques. Il est jugé trop timoré face aux attaques qui se démultipliaient depuis plusieurs années.
Le lieutenant-colonel Damiba et son MPSR veulent restaurer le Burkina dans ses limites territoriales normales. L’officier porte alors l’espoir d’un peuple qui espère un changement face aux groupes armés terroristes qui grignotent le territoire à une vitesse inquiétante. A travers des opérations ponctuelles, l’armée accomplit des hauts faits en neutralisants des dizaines de terroristes. Mais au plan national sur les théâtres des opérations les choses ne vont pas dans le bon sens. Ouanobian, Nare, Boala, Pama, les attaques persistent et on atteint le paroxysme en juin à Seytenga avec plus 86 morts officiels. Le massacre de Seytenga est l’une des pires tueries de civils après solhan une année plus tôt. La menace se rapproche de plus en plus des grandes villes. Houndé sur la route reliant Ouaga à bobo voit sa gendarmerie attaquée dans la nuit du 25 août. Les incidents sécuritaires se démultiplient dans plusieurs régions du pays. Le nombre de de déplacés internes frôle les 2 millions. Des personnes à loger et à nourrir, tout un casse-tête car certaines routes sont impraticables, dangereuse à l’exemple de celle de Gaskinde- Djibo. C’est sur cette route qu’un convoi de ravitaillement va tomber dans une embuscade qui va faire 27 morts côté soldats et 10 civils tués. Une bonne partie des camions transportant des vivres part en fumée. S’en est trop pour les populations, les mêmes critiques qui fusaient sous Roch Kabore remontent alors en surface. Nous sommes alors le 27 septembre et 3 jours plus tard, un capitaine noie un crocodile. A nouveau, les bruits de bottes résonnent dans la capitale. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba est balayé par le jeune capitaine de 34 ans Ibrahim Traoré.
Avec le capitaine Traoré le pays compte désormais Six régions militaires, deux régions aériennes, six légions de gendarmerie six groupements de forces ainsi que 6 BIR. Et cela pour une opérationnalisation accrue des troupes combattantes. 1er résultat Solenzo et ses environs sont récupérés des mains des terroristes. La récupération de Solenzo, située dans la province des Banwa, fut l’une des rares bonnes nouvelles de l’année au plan sécuritaire. Cependant, le curseur sécuritaire du pays est encore profondément dans le rouge. Pour trouver solution, le capitaine Traoré semble avoir fait le choix de renforcer le partenariat d’avec la Russie. Selon diverses sources du matériel militaires conséquent continue de parvenir au Burkina. Et un recrutement de 50 000 VDP lancé a reçu l’assentiment des populations avec plus de 90 000 candidatures. Tout cela pour aider à la reconquête des pans entier du territoire que le pays a perdu. Et 2023 s’annonce comme une année décisive et d’espoir pour les Burkinabè assez éprouvés par le terrorisme.
#Eco_Rétrospective : 2022, le nid de l’inflation
Au cours de l’année 2022 le Burkina Faso déjà secoué par la crise sécuritaire que traverse le pays et sous l’emprise des effets de la crise sanitaire du covid 19 qui a secoué le monde entier courant 2020-2021 a du faire face aux effets de la guerre en Ukraine ; Ce conflit, qui, même loin de nous, a produit des effets négatifs sur le quotidien des Burkinabè. En août 2022 le prix des hydrocarbures connait une hausse le gasoil subit une majoration de 30 FCFA et le super 91 35f CFA. Ainsi le super 91 passera de 715 à 750 FCFA et le gasoil de 645 à 675 FCFA. Le mécontentement des consommateurs est palpable. Pire Dès que les prix des hydrocarbures ont flambé, les prix des produits de grande consommation, même ceux qui sont produits sur place au Burkina, ont connu des hausses, parfois exagérées. Ce qui a négativement contribué à réduire significative le niveau de vie du Burkinabè moyen.
La vie chère talonne les ménages avec un niveau d’inflation le plus élevé de la sous-région autour de 16 et 17%.
L’augmentation du prix du pain, puis celui du carburant ont ouvert la voie à des hausses de prix dans tous les secteurs d’activités.
La situation économique du pays se fragilise alors de plus belle. Alors que le pays doit faire face à une situation humanitaire difficile avec 1 810 105 personnes déplacées enregistrées, le citoyen moyen est aussi ébranlé du fait de la baisse de son pouvoir d’achat.
Face à la situation le 12 août 2022, le gouvernement de transition de Paul Henri Damiba lance l’opération de distribution gratuite de vivres et de cash transfert aux populations vulnérables et personnes déplacées internes dans toutes les 45 provinces du Burkina. Cette opération concerne 3 millions de personne et doit coûter 61 milliards de F CFA.
« En 2022 ces crises multidimensionnelles sont entre autres la morosité économique, le renchérissement des prix des denrées alimentaires de première nécessité, l’arrêt ou le retard de certains projets d’investissements publics, la dégradation du climat des affaires, la baisse des investissements directs étrangers, la destruction partielle ou totale des outils de production, la hausse des coûts d’exploitation des entreprises, la fraude et la concurrence déloyale et la rareté des devises étrangères »
A cela il faut encore ajouter les deux coups d’états qu’a connus le Burkina. Ces coups d’états ne sont pas restés sans conséquence pour le pays qui a vu le départ de plusieurs bailleurs de fond. En effet, le Lundi 31 janvier 2022, le Millenium Challenge Corporation annonçait la suspension de ses activités liées au second Compact d’un montant de 450 millions de dollars (plus de 270 milliards de francs CFA) avec le Burkina Faso. Une décision motivée par le coup d’État du 24 janvier et qui a été actée par un vote du conseil d’administration du MCC en date du 31 mars.
Malgré ce contexte le pays se montre résilient. Le taux de croissance est de 4,2%. Même s’il est en baisse par rapport à celui de 2021. Un taux atteint grâce au secteur primaire notamment le secteur minier qui aura contribué pour 2% et aussi le secteur tertiaire.
En termes de valeur ajoutée, celle du secteur primaire ressortirait en hausse de 9,5% en 2022 après une baisse de 9,0% en 2021. La valeur ajoutée du secteur tertiaire connaitrait une croissance de 6,4% en 2022. Quant au secteur secondaire, sa contribution à la croissance du PIB ressortirait a -0,6 point de pourcentage. La valeur ajoutée du secteur secondaire enregistrerait une baisse de 2,2% après une croissance de 8,3% en 2021. Cette contreperformance s’explique entre autres, par les difficultés que connaissent certaines sociétés. Dans l’ensemble, l’activité économique en 2022 connaitrait une décélération de son rythme de croissance après une reprise en 2021 à 6,9%. 2022 veut s’achever d’une manière alarmante avec cette pénurie du super 91 comme l’avait annoncée la direction générale de la SONABHY qui déclarait dans un communiqué en date du lundi 26 décembre que la distribution du Super 91 connaîtra de fortes perturbations en raison des opérations de maintenance dans certains dépôts côtiers abritant les stocks. Cette crise a occasionné la flambée des prix chez les revendeurs de carburant qui vendent le litre du super 91 à 3500f.
