jeudi, avril 25, 2024
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Marché d’esclaves en Libye : une pratique d’autres siècles

 

La situation des migrants africains en Libye suscite beaucoup de réactions à travers le monde.les chefs d’Etat africains et le Secrétaire général des nations unies n’ont pas tardé à réagir face à cette pratique d’autrefois. Ce phénomène qui ne  date pas d’aujourd’hui a une longue histoire selon RFI.

 

S’il y a un événement  qui freine la chronique de ces derniers c’est bien le marché aux esclaves en Libye. Voilà des années que les témoignages abondent et des années que la situation empire sur les routes de l’exil.

Ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent par exemple des centaines de migrants africains enfermés dans les prisons de Kadhafi et qui rachetaient leur liberté en travaillant pour leurs gardiens. Et puis peut-être aussi de ces Erythréens pourchassés pendant la révolution de 2011 sous prétexte que la dictature dont ils s’étaient échappés soutenait le Guide libyen.

On peut évoquer aussi, en passant, les prises d’otage d’Ethiopiens et d’Erythréens dans le Sinaï par les mafias locales à partir de 2009, qui les torturaient au téléphone pour obtenir des rançons de leurs familles… Bref, la route d’Afrique du Nord est infernale depuis bien longtemps pour ceux qui cherchent à fuir vers l’Europe.

La situation actuelle, notamment les ventes aux enchères, comme celle qu’a pu filmer CNN, est également connue et largement documentée. Ces dernières années, les ONG et les journalistes qui s’intéressent au sujet ont relayé des dizaines de témoignages sur ces horreurs.

En avril dernier, quelques mois après l’ONU, c’est l’Organisation internationale pour les migrations elles-mêmes, l’OIM, qui publiait un rapport sur des « marchés publics aux esclaves » actifs dans toute la Libye.

Mais à l’époque, comme les témoignages recueillis par la presse ou les travailleurs humanitaires les années précédentes, ce rapport n’avait pas fait beaucoup de vagues Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a réagi à son tour à la diffusion du documentaire de la chaîne de télévision américaine CNN, la semaine passée. Documentaire révélant l’existence d’un marché aux esclaves près de Tripoli, en Libye. Le secrétaire général de l’ONU a vivement condamné ces actes, qui touchent en premier lieu les migrants africains.

« Je suis horrifié par ces reportages et séquences-vidéos montrant des migrants africains vendus comme esclaves en Libye, a martelé le secrétaire général des Nations unies. J’abhorre ces actes épouvantables et j’appelle toutes les autorités compétentes à enquêter, sans délai, sur ces activités. J’appelle aussi toutes les autorités compétentes à traduire les auteurs de ces faits en justice. J’ai demandé aux acteurs compétents des Nations unies de travailler activement sur cette problématique.

L’esclavage n’a pas sa place dans notre monde. Ces actions comptent parmi les violations les plus flagrantes des droits de l’homme… et elles peuvent constituer des crimes contre l’humanité. Je demande donc à chaque nation d’adopter et d’appliquer la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée… ainsi que son protocole sur la traite des personnes. J’exhorte la communauté internationale à s’unir pour combattre ce fléau ».

Sur le continent africain aussi les réactions, déjà nombreuses depuis la semaine passée, s’enchaînent.

Le président du Niger Mahamadou Issoufou, qui avait déjà exprimé son indignation la semaine passée, a appelé lundi soir la Cour pénale internationale (CPI) à «se saisir du dossier» de la vente de migrants africains comme esclaves en Libye. Il a également demandé que ce sujet soit mis à l’ordre du jour du sommet entre l’Union Africaine et l’Union européenne prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan.

L’ambassadeur de Libye à Niamey a été convoqué dimanche par les autorités nigériennes pour lui faire part de l’indignation du président Issoufou Mahamadou.

Le Burkina a décidé de rappeler son ambassadeur à Tripoli pour « pour dire toute l’indignation du gouvernement burkinabè et également condamner ce qui se passe en Libye et élever la protestation contre ces images qui appartiennent à d’autres siècles. »a affirmé Alpha Barry.

Des manifestations ont eu lieu à Bamako et à Ouagadougou le 20 novembre.

 

 

Fasoinfos.com   OUAGADOUGOU

 

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