T.S., 27 ans, et G.I.L., 28 ans, toutes deux originaires d’un pays anglophone ouest-africain, ont comparu le mardi 8 avril 2025, devant le tribunal correctionnel de Gaoua pour répondre des faits de proxénétisme. Les faits se sont déroulés entre ce pays, un autre pays voisin du Burkina et la ville de Gaoua. Selon le dossier, les deux prévenues, elles-mêmes travailleuses du sexe à Gaoua, ont orchestré l’acheminement de la victime, une jeune compatriote, vers le Burkina Faso. Dans son pays d’origine, elles lui ont promis un emploi bien rémunéré de serveuse dans un maquis à Gaoua. Séduite par cette opportunité, la victime accepte de les suivre, sans se douter qu’un piège se cache derrière cette proposition. Le voyage les conduit d’abord dans la capitale d’un pays voisin, où la jeune femme commence à découvrir leurs véritables intentions. Sans papiers, sans argent et complètement démunie, elle n’a d’autre choix que de continuer le périple jusqu’à Gaoua. Arrivée dans la cité de Bafudji, la victime est rapidement plongée dans l’enfer de l’exploitation. Contrairement aux promesses faites, elle n’a jamais été amenée à travailler dans un maquis. Très vite, ses recruteuses la contraignent à se livrer à la prostitution. Sous surveillance constante et privée de documents, la jeune femme est exploitée pendant plusieurs semaines pour rembourser la somme d’un million
F CFA, en échange de sa liberté. Lors de cette exploitation, elle finit par tomber enceinte. Malgré sa grossesse, elle est contrainte de continuer ses activités de prostitution. Lorsqu’elle ose s’opposer, elle est battue, selon les déclarations du procureur. A noter que la victime était absente lors de l’audience. Dans un premier temps, les deux prévenues ont nié les faits qui leur étaient reprochés. Cependant, face aux questions persistantes du juge, elles ont fini par reconnaître leur implication dans le proxénétisme. Pour le parquet, les faits sont indiscutables. Les prévenues ont recruté la victime en toute connaissance de cause, l’ont privée de ses papiers et l’ont ensuite exploitée sexuellement. Le procureur a donc requis une peine de trois ans d’emprisonnement, et une amende d’un million F CFA, le tout avec sursis. Statuant publiquement, contradictoirement, et en premier ressort, le tribunal a déclaré les prévenues coupables de proxénétisme. Comme requis par le parquet, elles ont été condamnées à 36 mois de prison, et à une amende d’un million F CFA, le tout avec sursis.
De plus, elles se voient interdites du territoire burkinabè pendant
10 ans. Chacune des prévenues devra également verser la somme de 100 000 F CFA à titre de dommages et intérêts. Le juge a précisé que, dès qu’elles se seront acquittées de leur amende, les prévenues seront conduites à la frontière pour être expulsées.
Sidwaya.info
FASOINFOS.COM