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Massacre d’un village Dogon au centre du Mali

Une centaine de personnes ont péri dans la nuit de dimanche à lundi au cours de l’attaque de Sobanou, un village dogon dans le centre du Mali.

« Nous avons pour le moment 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps », a déclaré sous le couvert de l’anonymat un élu de la commune de Koundou (cercle de Koro), où se situe ce village de quelque 300 habitants.

« C’est un village dogon qui a été quasiment rasé », a pour sa part indiqué une source sécuritaire malienne se trouvant sur place, confirmant un bilan provisoire de 95 tués.

Les violences entre membres de l’ethnie Dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture, et les Peuls, traditionnellement éleveurs, ont fait des centaines de morts depuis le début de l’année au Mali.

Le massacre de plus de 150 Peuls fin mars non loin de la ville de Bankass (centre), l’attaque la plus meurtrière dans l’histoire récente du Mali, a entraîné en avril la démission du gouvernement de Soumeylou Boubeye Maiga.

L’attaque de Sobanou-Kou, lundi, souligne l’accélération d’un cycle de vengeances intercommunautaires totalement incontrôlé au centre du Mali.

Dans un communiqué publié lundi 10 juin, le gouvernement malien a soupçonné ces assaillants d’être des terroristes, avant d’assurer que « toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de ce carnage ». Le gouverneur de la région de Mopti s’est rendu sur place et des renforts sécuritaires ont été déployés pour tenter de retrouver les auteurs de cette énième tuerie. Le ministère de la justice a annoncé, lundi soir, l’ouverture d’une enquête, menée par le procureur du pôle judiciaire spécialisé dans lutte contre le terrorisme.

Depuis 2016, les habitants du centre du Mali voient les fosses communes de victimes de ces conflits miliciens se multiplier, sans que les autorités arrivent à maîtriser la situation. En trois ans, l’ONG Acled y a reporté plus de 2 700 personnes tuées dans ces affrontements dits communautaires, qui opposent en réalité des groupes armés tantôt peuls, tantôt bambara et dogon, aux villageois démunis de l’autre communauté. Ces attaques de villages ont été exacerbées et continuent d’être instrumentalisées par les djihadistes, qui étendent leur contrôle sur le centre du Mali sous le commandement du prédicateur peul Hamadoun Kouffa.

Massacre d’Ogossagou

Depuis le massacre du village d’Ogossagou du 23 mars dernier, où plus de 167 civils peuls ont été tués, l’attaque de Sobanou-Kou est le plus meurtrier enregistré. Cette fois, ce sont les Dogon qui ont été visés. « Ce drame nous rappelle malheureusement que dans cette spirale de la violence, il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Tout le monde est responsable. Le seuil de l’intolérable est atteint et le temps d’un sursaut national s’impose. La Minusma prendra toute sa part de responsabilité », a déclaré Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).

 

K.S.

fasonfos.com

 

 

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