A l’audience du 6 avril dernier, 14 lettres de déports ont été déposées auprès du président du tribunal, Seydou Ouédraogo obligeant ce dernier a un renvoi du jugement afin de permettre aux accusés qui n’ont plus d’avocats de s’en procurer.
Après Me Halidou Ouédraogo et Me Zampaligré Issaka 14 autres avocats ont déposé leurs lettres de déports auprès du président du tribunal, ce 6 avril. En effet, ce jour, dès la reprise de l’audience, Seydou Ouédraogo, fait savoir qu’il a reçu 14 autres lettres de déports produites par des avocats de la défense. Il s’agit du cabinet Somé et associé, la SCPA Légalis, le cabinet A.M Zongo, la SCPA Le Rocher (2 lettres de deports), la SCPA Ouattara Sori et Salambéré, Me Paul Taraoré, la SCPA Consilium, la SCPA Trust Way (3 lettres de déports), le cabinet Mamadou Traoré, Me Olivier Yelkouni et la SCPA Lex Aman. Motif relevé, selon certains avocats, c’est que les conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies. « Tous, nous sommes pour l’esprit et l’idée d’un procès équitable », a fait noter le procureur militaire à qui le président avait donné la parole pour ses observations. Et, a-t-il ajouté, étant donné qu’il s’agit d’une affaire criminelle, la présence de l’avocat est obligatoire. « Le ministère requiert de votre juridiction de prononcer une suspension pour que le bâtonnier puisse constitués des avocats aux côtés de ceux qui n’en n’ont pas », a-t-il requis. En effet, a fait remarquer le président du tribunal, avec ces 14 lettres de déports, 12 accusés se sont retrouvés sans défense. Parmi eux, peut-on retenir, Dianda Mahamady Déka, Amadou Ly, Gbondjaté Dibloni, Ollo Stanislas Silvère Poda, Moussa Nébié, dit Rambo, Nobila Sawadogo et Abdoul Kadri Dianda.
Pour que ces derniers puissent être assistés par des conseils, le président du tribunal a donc décidé du renvoi du dossier, le 9 mars 2018. Réagissant à cela, la partie civile, par la voix de Me Propere Farama, a fait savoir qu’elle s’y attendait. « Cela entre en ligne droite avec la stratégie que la défense a adoptée depuis le début de ce procès. Mais, nous restons sereins car, dans tous les cas, nous sommes persuadés que le procès aura lieu et que nous irons au fonds », a-t-il dit.
Gangaba Koté