A.S, maçon de son état a comparu le 12 février 2024 devant la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour abus de confiance portant sur la somme de 1 860 000 F CFA appartenant à A.B. Selon les faits, A.S le maçon recevait chaque fois sur son chantier A.B, un élève coranique qui y venait pour mendier. Vu l’état dans lequel il se trouvait, A.S lui propose d’abandonner la mendicité. Il le met en contact avec d’autres maçons. A.B s’est alors mis à travailler avec ses nouveaux employeurs et gagne près de 2000 F CFA par jour.
Ayant acquis de l’expérience, A.S le retient sur ses chantiers et lui apprend à confectionner les briques. Avec ses formations en maçonnerie et en confection de briques, A.B a décidé de voler de ses propres ailes et vend ses services sur les chantiers et arrive à se faire de l’argent. Il remet ses économies à A.S. Ainsi, en deux ans, A.B soutient avoir versé la somme de 1 860 000 F CFA à son « papa », comme il l’appelle, avant que celui-ci ne lui ouvre un compte dans une institution de la place.
Mais quand A.B a réclamé à A.S son argent pour un projet qu’il voulait réaliser, celui-ci ne reconnait que 500 000 F CFA. Après plusieurs relances sans gain de cause, A.B traduit A.S en justice.
Devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, A.S ne reconnait que 500 000 F CFA alors que, AB soutient mordicus que l’argent qu’il a versé à A.S s’élève à 1 860 000 F CFA. Une estimation des versements que AB a faits pendant près de deux ans, au cours de l’audience, avoisine le montant qu’il réclame.
Le parquet a alors reconnu A.S coupable des faits d’abus de confiance portant sur la somme de 1 860 000 F CFA. Il a dans sa réquisition condamné A.S à 12 mois et à une amende de 1 million F CA, le tout ferme. Le tribunal a quant à lui revêtu ces condamnations du sursis. Il a reconnu les mérites de A.S qui a sauvé un enfant de la rue même s’il n’a pas pu poursuivre cette œuvre de bienfaisance. Il a demandé à A.S de rembourser à A.B ses 1 860 000 FCFA.