Deux semaines avant les élections présidentielles, prévues se tenir le 26 octobre prochain au Kenya, l’opposant historique Raila Odinga a annoncé son retrait à la course car les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin transparent et équitable. Selon RFI, Raila Odinga avait envoyé à la commission électorale en septembre dernier un document dans lequel il avait listé toutes les reformes nécessaires selon lui à la tenue d’un scrutin transparent. En refusant d’aller aux élections, l’opposant historique pense qu’il y aura nouveau scrutin, ce que le camp du président sortant, Uhuru Kenyatta ne veut pas entendre. D’après les juristes contactés par RFI, un arrêt de la Cour suprême de 2013 prévoit que, tout retrait d’un des deux candidats avant le déroulement d’un nouveau scrutin entrainera l’organisation d’une nouvelle élection. Ce qui pourrait être la raison du retrait de Raila Odinga. Alors que pour organiser une nouvelle élection, il faut environ 90 jours. Cependant, le mandat du président prend fin le 1e novembre, et les textes ne prévoient dans ce cas, comment gérer le pouvoir. « La Constitution n’envisage pas le cas de figure actuel, c’est-à-dire l’annulation d’une première élection et la contestation de la seconde avant qu’elle ait lieu, analyse Murithi Mutiga, chercheur sur le Kenya pour International Crisis Group. Il faut donc en référer à des décisions de la Cour suprême en 2013 et 2017, mais à l’heure actuelle, chacun les interprète en fonction de ce qui l’arrange. Certains estiment qu’il faut commencer par nommer les candidats pour un tout nouveau scrutin qui se tiendrait plus tard, possiblement 90 jours après décision de la Cour suprême, c’est l’interprétation du camp Odinga. Mais côté Kenyatta, on considère que si un candidat se désiste, le candidat restant devient président. Ce sont deux interprétations radicalement différentes. Il faut donc s’attendre à ce que l’un ou l’autre camp, sûrement les deux, aillent devant la justice pour qu’elle rende une décision qui fasse autorité et détermine la suite des évènements. » La situation est donc plus que préoccupante au pays de Jomo Kenyatta. Parce que dans cette soirée, la commission électorale a annoncé que l’élection aura bel et bien le 26 octobre prochain avec tous les huit candidats du 8 août dernier. Mais les partisans de Odinga ont commencé à manifester et il y a eu des incidents entre manifestants et forces de l’ordre. Ces manifestants soutiennent que sans reformes il n’y a pas d’élection.
Paul TINDANO
(Stagiaire)
Fasoinfos.com OUAGADOUGOU