Une société ne se définit pas uniquement par ses gratte-ciel, ses industries ou ses chiffres économiques.
Elle se définit avant tout par les valeurs qu’elle choisit d’incarner et de protéger.
Parmi elles, deux sont essentielles et indissociables : la justice et la paix.
Le philosophe américain John Rawls dans son ouvrage de 1971, Théorie de la justice écrivait :« La justice est la première vertu des institutions sociales. »
Sans elle, tout s’effondre. La justice n’est pas seulement le rendu d’un jugement, c’est le cœur battant d’une société équilibrée.
Elle garantit que chaque être humain, riche ou pauvre, puissant ou vulnérable, trouve sa place sans être écrasé ni méprisé.
La paix, quant à elle, ne doit pas être confondue avec le simple silence des armes.
Comme le rappelait Martin Luther King : « La paix n’est pas l’absence de tensions, c’est la présence de la justice.»
Une société où règnent l’injustice, l’exclusion ou la peur n’est jamais en paix, même si elle prétend l’être.
Aujourd’hui, force est de constater que ces deux valeurs fondamentales sont fragilisées.
Les fractures sociales s’approfondissent, les discours de haine gagnent du terrain, et la méfiance mine les relations entre les citoyens.
Pourtant, une société juste et pacifique n’est pas une utopie : c’est une nécessité pour survivre ensemble.
La tradition biblique nous rappelle cette vérité simple : « La justice et la paix s’embrassent » (Psaume 85:11).
Là où l’une disparaît, l’autre s’éteint. Là où la justice est bafouée, la paix se réduit à une façade fragile.
Construire une société fondée sur ces deux piliers suppose du courage collectif.
Cela implique de dépasser les logiques de privilèges et d’exclusion pour bâtir un vivre-ensemble où chacun est reconnu dans sa dignité.
Comme le disait Gandhi : « Il n’y a pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin. »
Et Nelson Mandela ajoutait : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »
Même les proverbes populaires nous éclairent.
Un proverbe africain enseigne : « Quand il n’y a pas d’ennemis à l’intérieur, les ennemis de l’extérieur ne peuvent rien. »
Cela signifie que la paix véritable commence par la justice et l’unité en nous et entre nous.
Il est donc temps de revenir à l’essentiel :
La justice : non pas comme une faveur, mais comme un droit inaliénable.
La paix : non pas comme une utopie lointaine, mais comme une responsabilité quotidienne.
Car la vraie grandeur d’une société ne réside pas dans sa capacité à dominer, mais dans sa capacité à protéger.
Et c’est en protégeant les plus faibles que l’on assure la stabilité des plus forts.
Comme l’écrivait Jean Jaurès : « L’affirmation de la paix est le plus grand des combats »
Un combat qui ne se mène pas avec des armes, mais avec la vérité, l’équité et la volonté de bâtir un avenir commun.
La paix n’est pas donnée, elle se construit chaque jour par la justice.
AISSEGNAIMON – Juriste-communicatrice
FasoInfos.com | Éditorial du lundi