Jamais lâhumanitĂ© nâa produit autant, jamais elle nâa eu autant de moyens technologiques, scientifiques et financiers.
Et pourtant, jamais les peuples nâont eu autant le sentiment dâĂȘtre sacrifiĂ©s sur lâautel des intĂ©rĂȘts.
Partout, la mĂȘme logique sâimpose :
celle du plus fort,
celle du partage du gĂąteau entre puissants,
celle des alliances bĂąties sur le profit et non sur la vie.
Les dĂ©cisions qui engagent des millions dâĂȘtres humains se prennent loin des peuples, sans eux, parfois contre eux. On parle de stabilitĂ©, mais on entretient lâinjustice. On invoque la paix, tout en nourrissant les dĂ©sĂ©quilibres.
On promet le développement, mais on organise la dépendance.
Ce monde divague parce quâil a perdu ses repĂšres moraux.
LâĂ©conomie a remplacĂ© lâĂ©thique.
La force a remplacé le droit.
LâintĂ©rĂȘt immĂ©diat a remplacĂ© la dignitĂ© humaine.
La faillite nâest pas seulement politique ou Ă©conomique : elle est Ă©thique.
Elle se lit dans lâindiffĂ©rence face aux vies brisĂ©es, dans la normalisation des inĂ©galitĂ©s, dans lâacceptation silencieuse dâun ordre mondial oĂč certains accumulent pendant que dâautres survivent.
Pourtant, une autre voie existe.
La paix ne naßtra ni des armes, ni des sommets fermés, ni des rapports de force.
La paix durable ne peut venir que dâun partage Ă©quitable des ressources, dâune reconnaissance rĂ©elle de lâĂ©gale dignitĂ© des peuples, et dâun monde qui place la vie au-dessus des intĂ©rĂȘts.
Partager, ce nâest pas sâappauvrir.
Câest prĂ©venir les conflits.
Câest rĂ©tablir lâĂ©quilibre.
Câest redonner un sens au vivre-ensemble mondial.
Le monde nâa pas besoin de nouveaux maĂźtres.
Il a besoin de responsabilité, de justice et de courage moral.
Sans cela, la faillite éthique continuera de produire son chaos.
Avec cela, la paix cessera dâĂȘtre un slogan pour redevenir une possibilitĂ©.
âđŸ Par AISSEGNAIMON â Juriste et Ă©ditorialiste engagĂ©e pour la justice et la dignitĂ© des peuples.




