Depuis le 13 mars 2024, le gouvernement a engagé une réforme ambitieuse visant à rendre certains examens médicaux plus accessibles financièrement aux populations. Cette mesure, entrée en vigueur dès le 1er avril 2024, concerne notamment les examens de scanner, d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) et les actes d’hémodialyses dans les hôpitaux publics.
Ainsi, le scanner, qui coûtait auparavant en moyenne 50 000 FCFA est désormais facturé à 25 000 FCFA et pour l’IRM, le tarif est de 40 000 FCFA au lieu de 100 000 FCFA en moyenne. Quant à la séance de dialyse, on note la suppression de la caution de 500 000 FCFA pour la dialyse chronique qui était jusque-là obligatoire et la baisse du coût de la dialyse aiguë de 15 000 francs à 2500 francs la séance. Ces mesures visent à lutter contre les inégalités d’accès aux soins spécialisés et à soulager les ménages les plus vulnérables.
Pour mieux apprécier l’impact de cette mesure sur l’offre de soins aux populations, une équipe de la Direction de la communication et des relations presse du ministère (DCRP) de la Santé s’est rendue, le mercredi 13 mai 2025, au Centre hospitalier universitaire régional (CHUR) de Ouahigouya, dans la belle cité de Naaba Kango, pour constater et recueillir les avis et appréciations des acteurs de la santé et des bénéficiaires sur la mesure.
Il est 8h 30 minutes quand l’équipe de la DCRP foule le sol du CHUR. Du service de la radiologie, en passant par celui de la néphrologie, elle a pu constater un personnel médical mobilisé et dévoué à la tâche pour s’occuper des patients en grand nombre dans les différentes unités visitées. Sur place, l’équipe de la DCRP a constaté avec satisfaction la mise en œuvre effective de cette réforme qui s’est traduite par une baisse significative des tarifs du scanner et de la dialyse, deux prestations cruciales mais historiquement onéreuses pour les patients.
Une réforme unanimement saluée par les patients
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, la baisse des tarifs a permis à de nombreux malades jusque-là contraints de renoncer à certains examens, de bénéficier d’un meilleur suivi médical. Ils saluent unanimement cette mesure. Mme Assèta Ouédraogo/Koanda, une patiente récemment installée à Ouahigouya pour sa dialyse, confie avec émotion : « Au début, je n’avais pas les 500 000 francs de caution demandée pour mon admission en dialyse. Mais avec la suppression de cette caution, cela m’a beaucoup aidé. C’est une épine de moins sous mes pieds. C’est un vrai soulagement pour nous les patients. »
M. Ousséni Ouédraogo, venu de Ouagadougou pour la même cause, reconnait l’efficacité de la mesure et la salue à sa juste valeur malgré qu’il soit admis avant la mesure : « Il y a des gens qui sont malades, ils n’ont pas l’argent pour s’acheter à manger; ne parlons même pas de verser 500 000 francs pour bénéficier de la dialyse. Aujourd’hui, avec la suppression de cette caution, c’est très bien ».
Du côté des patients orientés pour un scanner, les témoignages sont tout aussi pleins de reconnaissance. M. Abdoul Kader Ouédraogo, élève, se confie :
« On m’a prescrit un scanner. J’ai eu peur du prix, mais on m’a dit qu’il ne coûte plus que 25 000 FCFA. Je suis content et je remercie le gouvernement ».
Du coté des familles des patients, cette réforme représente une véritable bouffée d’oxygène.
Salamata Sawadogo, mère d’un enfant de moins de 5 ans, témoigne : «Chez moi, c’est un enfant, donc c’est entièrement gratuit. Chez les patients qui ne rentrent pas dans la gratuité, les prix des examens ont été significativement réduits. Nous remercions Dieu et le gouvernement pour cela ».
Mahamadi Ouédraogo, instituteur à la retraite, venue avec son fils pour un scanner, partage son soulagement : « Nous avons constaté que le prix du scanner a été réduit et c’est maintenant désormais accessible pour nous. Le service est également rapide et cela nous rend très heureux et nous soulage ».
Du côté du personnel médical, cette mesure est perçue comme une avancée significative et un pas majeur vers l’équité dans l’accès aux soins spécialisés. Le Directeur général du CHUR de Ouahigouya, Simplice Éric Bonkoungou, explique que la mesure est venue accroître la possibilité de nos populations d’avoir accès à un certain nombre de prestations dans les hôpitaux : « Nous avons entre 2023-2024 environ 1000 scanners de plus après la décision prise par le gouvernement. Si nous regardons le nombre de séance d’hémodialyse réalisé, nous sommes à 2000 de plus que l’année précédente ».
Dr Moussa Leguelegué, médecin radiologue au CHUR de Ouahigouya, témoigne : « Depuis la baisse des tarifs, nous avons enregistré une augmentation de la demande des examens, notamment le scanner. Cette baisse a permis l’accessibilité des populations aux soins. Des patients qui avaient des difficultés lorsqu’on leur prescrivait de tels examens, n’hésitent plus à venir se faire réaliser les scanners du fait de la baisse ».
Dr Hadja Moussokoro Koné, néphrologue au CHUR, note également une amélioration notable : « Cette mesure de gratuité et d’annulation des 500 000 francs pour l’hémodialyse a permis à certains patients d’avoir accès aux séances d’hémodialyse. Cela a permis également une augmentation des hospitalisations les patients » .
Si les résultats sont encourageants et très appréciés au CHUR de Ouahigouya, plusieurs préoccupations ont été soulevées. Le personnel de santé a mentionné une hausse de la fréquentation des services, mettant parfois sous pression les ressources humaines et matérielles du centre. La disponibilité des consommables, la maintenance des équipements, et le besoin de formation continue ont également été évoqués. Le CHUR fait également face à une forte hausse de la demande, entraînant parfois des délais d’attente, en particulier pour la dialyse où les machines sont en nombre limité.
Dr Moussa Leguelegué, médecin radiologue au CHUR de Ouahigouya, précise : « La mesure a contribué à augmenter la charge de travail, notamment au niveau du service d’imagerie médicale avec une forte pression sur l’équipement. Il y a aussi des ruptures des produits de contraste ».
Dr Hadja Moussokoro Koné, a alerté sur le besoin croissant de générateurs de dialyse : « Aujourd’hui, c’est qu’on est obligé de dire au patient, voilà ce que vous avez, voilà le traitement qu’il faut, le gouvernement rend gratuit le traitement, mais malheureusement il n’y a pas de place. »
Face aux défis énumérés, la direction générale travaille à trouver des solutions idoines et de bonnes perspectives pour améliorer la prise en charge des patients. Simplice Éric Bonkoungou rassure : « Des discussions sont déjà en cours avec la hiérarchie pour augmenter nos générateurs de dialyse au nombre de 14 actuellement à 25 afin de prendre en charge la liste d’attente des patients » .
Au CHUR de Ouahigouya, patients, familles de malades, personnel de santé, reconnaissent unanimement le succès de la mesure gouvernementale dans l’amélioration de l’offre de soins de santé de qualité au profit des populations. Ils souhaitent que le gouvernement l’étende à d’autres examens et soins de santé, notamment les interventions chirurgicales au niveau de la traumatologie, les examens complémentaires en hémodialyse chronique, les examens de sang, des examens d’yeux et quelques gammes de produits pharmaceutiques tout aussi onéreux afin de soulager les malades et leurs familles mais aussi rendre l’accès universel aux soins spécialisés une réalité au Burkina Faso.
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