L’ancien patron du régiment de sécurité présidentielle(RSP), le Général Gilbert Diendéré est sorti de son silence après deux de détention. C’est à un confrère de Jeune Afrique qu’il confié ses « vérités »sur le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Selon Diendéré, tout cela est arrivé à cause d’Isaac Zida, qui voulait écarter tous ses supérieurs hiérarchiques.
La phase de mise en accusation dans le cadre du putsch manqué du 16 septembre 2015 s’ouvre aujourd’hui 6 octobre à la Maison d’arrêt et de correction des Armées(MACA) à Ouagadougou. C’est une audience de confirmation ou d’infirmation des témoins qui s’étalera sur trois semaines environs, et après laquelle interviendra le procès en fin d’année selon Jeune Afrique. En rappel, le Général Gilbert Diendéré, ancien chef d’Etat major particulier de Blaise Compaoré est inculpé entre autre pour « haute trahison » dans ce procès de putsch manqué. Dans cette interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, il met tout le tort sur le premier ministre de la Transition. « Il voulait se débarrasser de tous les officiers qui étaient plus gradés que lui. Mais la troupe n’a pas accepté. Zida s’est mis alors en tête de démanteler le régiment » a –t-il dit. Cependant, l’ancien patron du RSP dit ne pas être l’auteur du coup d’Etat, « Je n’étais au courant de rien, ce sont les sous-officiers qui étaient à la manœuvre, peu après des hommes sont venus chez moi pour m’informé de la situation » a-t-il affirmé sans donner les noms de ces militaires. Apres le forfait, il y avait donc un vide. Et les officiers qui étaient dans les autres corps n’ont pas accepté à se mettre à la danse. « J’ai donc fini par assumer en prenant la tête de ce mouvement, car j’étais un des seuls à pouvoir le faire. Je l’ai fait dans un esprit d’apaisement, pour aboutir à une solution consensuelle », a justifié le Général. Il a également déclaré que Blaise n’était pas au courant du putsch. Pour lui, Yacouba Isaac Zida est d’une par à l’origine de ces événements. « Il cherchait un moyen de repousser les élections. Il a provoqué le RSP à dessein, au fil des mois pour le mener à la faute et provoquer un désordre qui lui serait favorable », a-t-il ajouté. Il affirme par ailleurs avoir alerté le président la Transition Michel Kafando et certains ambassadeurs occidentaux résidant au Burkina Faso. En ce qui concerne l’affaire Thomas Sankara, Diendéré dit n’y être pas impliqué et n’a pas non plus donné « aucun ordre » à Hyacinthe Kafando, le chef de la sécurité rapprochée de Blaise Compaoré et meneur du commando qui a assassiné le capitaine Sankara. Sur la question du terrorisme, l’ex-putschiste ni l’existence d’un pacte de non-agression mais reconnait avoir « tisser des liens » lors de ses missions. Il accuse les responsables de la dissolution du RSP car cette unité pourrait minimiser les actes terroristes au Burkina Faso.
Paul TINDANO
(Stagiaire)
fasoinfos.com OUAGADOUGOU
